Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est un document essentiel pour connaître l’efficacité énergétique d’un logement et anticiper ses consommations futures. Comment est-il calculé ? Quelles méthodes sont utilisées ? Quels sont les enjeux et les impacts sur votre logement ? Le point complet sur le calcul DPE.
Qu’est-ce que le DPE et pourquoi est-il indispensable ?
Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est un outil d’évaluation de la consommation d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre d’un logement. Il est obligatoire lors de la vente ou de la location d’un bien immobilier et doit être réalisé par un diagnostiqueur certifié. Il a pour objectif d’informer les futurs occupants sur la qualité énergétique du logement, afin de les inciter à choisir des biens moins énergivores et ainsi réduire leur impact environnemental.
Le DPE attribue une note allant de A (très économe en énergie) à G (forte consommation), basée sur la consommation annuelle moyenne d’énergie primaire en kilowattheures par mètre carré (kWh/m²). Cette note permet aux acheteurs ou locataires potentiels d’identifier rapidement l’efficacité énergétique du logement et de comparer différents biens entre eux.
Les méthodes de calcul du DPE
Il existe deux principales méthodes pour calculer le DPE : la méthode 3CL-DPE (Calcul de la Consommation des Logements – Diagnostic de Performance Énergétique) et la méthode DPE sur factures.
Méthode 3CL-DPE
La méthode 3CL-DPE est basée sur une modélisation du comportement thermique du logement, à partir des caractéristiques du bâti (surface, isolation, matériaux, orientation, etc.) et des systèmes énergétiques (chauffage, eau chaude sanitaire, ventilation). Elle prend également en compte les conditions climatiques locales et les usages standardisés des occupants (température de consigne, heures d’occupation).
Cette méthode est généralement utilisée pour les logements construits après 1948. Elle permet d’estimer la consommation d’énergie primaire et les émissions de gaz à effet de serre du logement, ainsi que son classement énergétique.
Méthode DPE sur factures
La méthode DPE sur factures est basée sur les consommations réelles d’énergie du logement, relevées sur les factures des trois dernières années. Elle est utilisée pour les logements construits avant 1949 ou dont le DPE n’a pas pu être réalisé avec la méthode 3CL-DPE.
Cette méthode est moins précise que la 3CL-DPE car elle ne tient pas compte des caractéristiques du bâti et des systèmes énergétiques, mais elle a l’avantage de refléter les consommations réelles du logement. Elle permet également de mettre en évidence les écarts entre les consommations théoriques et réelles, qui peuvent être dus à des comportements d’usage spécifiques ou à des dysfonctionnements du système énergétique.
Les informations nécessaires pour réaliser le DPE
Pour calculer le DPE, plusieurs informations sur le logement sont nécessaires :
- La surface habitable
- L’année de construction
- Le type de chauffage et d’eau chaude sanitaire (gaz, électricité, fioul, etc.)
- Les matériaux utilisés pour la construction et l’isolation (béton, briques, bois, laine de verre, etc.)
- Les caractéristiques des fenêtres (simple vitrage, double vitrage)
- Les données climatiques locales (températures moyennes, ensoleillement)
- Les factures d’énergie des trois dernières années (si la méthode DPE sur factures est utilisée)
Ces informations sont généralement recueillies par le diagnostiqueur lors de sa visite sur place. Il est important de lui fournir des documents justificatifs tels que les plans du logement, les factures d’énergie ou les devis de travaux réalisés.
Estimations et préconisations du DPE
Au-delà du classement énergétique et des estimations de consommation d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre, le DPE permet également d’identifier les points forts et les points faibles du logement en matière d’efficacité énergétique. Le diagnostiqueur doit ainsi proposer des préconisations de travaux pour améliorer la performance énergétique du logement.
Ces préconisations peuvent concerner :
- L’isolation (murs, toiture, plancher, fenêtres)
- Le système de chauffage et d’eau chaude sanitaire (remplacement par des équipements plus performants, utilisation d’énergies renouvelables)
- La ventilation (installation d’une VMC)
Le DPE peut également inclure une estimation des économies d’énergie réalisables grâce aux travaux préconisés. Cette estimation est cependant indicative et doit être affinée par une étude spécifique réalisée par un professionnel qualifié.
L’impact du DPE sur la valeur du logement
Un bon classement énergétique est un atout pour la valeur d’un logement. En effet, il témoigne de sa qualité thermique et de ses faibles consommations énergétiques, ce qui peut séduire les acheteurs ou locataires potentiels soucieux de maîtriser leur budget énergie et de réduire leur impact environnemental.
Ainsi, une étude menée par l’Ademe en 2017 a montré que le prix de vente des logements classés A ou B était en moyenne 5 % supérieur à celui des logements classés D, et 12 % supérieur à celui des logements classés F ou G. De même, le temps de vente était plus court pour les logements bien classés : 88 jours en moyenne pour un logement classé A ou B, contre 132 jours pour un logement classé F ou G.
Il est donc important de prendre en compte le DPE lors d’un projet immobilier, que ce soit pour acheter, vendre ou louer un logement. En effet, réaliser des travaux d’amélioration énergétique peut être un investissement rentable sur le long terme, tant en termes de confort que de valorisation du bien.
Le futur du DPE : vers une fiabilisation et une harmonisation
Le DPE est actuellement en cours de révision afin d’améliorer sa fiabilité et sa comparabilité. En effet, des critiques ont été émises sur les écarts de résultats entre les deux méthodes de calcul (3CL-DPE et DPE sur factures) et sur la précision des estimations.
Pour remédier à ces problèmes, l’État a lancé une concertation avec les professionnels du secteur et prévoit plusieurs évolutions dans les prochaines années :
- La mise en place d’une méthode unique de calcul
- L’introduction de nouveaux critères d’évaluation (étanchéité à l’air, qualité de l’air intérieur)
- La formation renforcée des diagnostiqueurs
- Le contrôle et la certification des outils informatiques utilisés pour le calcul du DPE
Ces mesures devraient permettre de renforcer la crédibilité et l’utilité du DPE, et d’inciter davantage les propriétaires à entreprendre des travaux d’amélioration énergétique.
Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est un outil incontournable pour évaluer l’efficacité énergétique d’un logement et orienter les choix des futurs occupants. Grâce à ses méthodes de calcul et aux préconisations qu’il propose, il contribue à sensibiliser les propriétaires aux enjeux environnementaux et à valoriser les logements les plus performants. Avec les évolutions prévues dans les prochaines années, le DPE devrait gagner en fiabilité et en pertinence, pour mieux accompagner la transition énergétique du parc immobilier français.